Je suis Moutier

NON, leur Jura n’est pas le nôtre

Il y a deux Jura. Les séparatistes en voulaient un à leur image. C’est pourquoi, depuis quarante ans, il en existe deux ! Le leur et le nôtre.

Indépendance et expansionnisme

Le canton du Jura est indépendant. Politiquement. Détaché du canton de Berne sous la pression parfois violente du militantisme séparatiste, il possède aujourd’hui son Etat, sa constitution, ses institutions. Il a fait ses choix et s’efforce d’en maîtriser les effets. On pourrait lui faire confiance, si lui et ses politiciens n’étaient pas otages de l’idéologie séparatiste qui revendique, pour lui, l’annexion de territoires ayant légitimement et démocratiquement, à plusieurs reprises, refusé de lui appartenir.

Boniments, chant des sirènes et miroir aux alouettes

A lire les slogans séparatistes, le canton du Jura serait « jeune et dynamique ». Notons qu’aucun chiffre officiel ne le confirme. Passons! Posons-nous toutefois cette question: un canton aussi économiquement faible, contraint à quémander plus de la moitié de ses recettes auprès d’autres cantons, est-il vraiment jeune et dynamique? Si oui, à quoi donc cela servirait-il ? Il est certes le canton le plus jeune parce que le dernier né. Mais il est aussi le dernier (ou presque) dans tous les classements nationaux - chômage, salaires, pauvreté, vulnérabilité économique, santé, entre autres. Il est toujours derrière le Jura bernois. Cette réalité n’empêche pas les illusionnistes séparatistes de faire croire que seule l’annexion à ce canton «jeune et dynamique» permettrait d’assurer à Moutier «une vraie relance économique». Qu’ils montrent d’abord leur capacité à relancer leur état modèle! Que leur population n’ait plus à aller gagner chez l’ «oppresseur bernois» notamment, de quoi payer des impôts dans le Jura. Nous, nous avons les pieds sur la terre, la nôtre, la Prévôté. Nous les y garderons. Et le chant des sirènes séparatistes ne nous fera pas perdre la tête non plus.

Séparatistes ou Jurassiens ?

Les séparatistes confondent les deux. Ne peut être « jurassien » qu’un séparatiste, un séparatiste est automatiquement « jurassien ». Lorsqu’ils parlent de « cœur », ils cherchent à nous tromper et à nous culpabiliser : «Nous avons un cœur, pas vous. Vous n’êtes pas séparatiste ? Vous n’avez pas d’identité !». En vérité, s’ils avaient un cœur, ils ne feraient pas autant de mal à Moutier. Ils ne l’auraient pas dénaturée, acculturée, fossilisée dans un passé qui n’est pas le sien, mais qu’ils fantasment et usurpent. Ils ne l’auraient pas divisée entre eux et les autres. S’Ils l’avaient aimée, ils n’auraient pas épuisé ses ressources pour acquérir puis conserver leur clientèle politique. Ils n’y auraient pas semé la discorde, l’intolérance et l’arbitraire. Ils se justifient en parlant, pour eux, d’un « cœur de Jura » ! En fait de cœur, il ne s’agit ni d’organe, ni d’affect. C’est une croyance en un totem, un montage idéologique artificiel. Une question de foi, pas de cœur, pas d’amour. Adhérer au séparatisme, c’est se convertir à une religion, une confrérie, une secte. Le catéchisme y remplace la raison, la réalité, la vérité et l’amour. Tout se rapporte au dogme.

Passer sous pouvoir jurassien, ce serait donc se soumettre sans espoir au séparatisme. Et de ça, de ce Jura-là, nous ne voulons à aucun prix.

NON, décidément, leur Jura n’est pas le nôtre

Et nous lui dirons fermement NON le 28 mars 2021

NON ! Moutier n’est pas à vendre

Ceux qui appellent à la lutte continue peuvent-ils promettre la paix ? NON !

Ceux qui divisent peuvent-ils réconcilier ? NON !

Occuper n’est pas libérer

Moutier, cité prévôtoise et jurassienne bernoise depuis des siècles, est assiégée depuis quarante ans ! Par qui ? Par le canton voisin et des séparatistes venus s’installer dans une ville plus industrieuse et plus attractive. Certains d’entre eux, pilotés par des meneurs, en ont infiltré puis contrôlé les sociétés et les institutions. Politisés, endoctrinés par l’idéologie qu’ils ont eux-mêmes importée, ils ont fait de notre ville l’objectif majeur de l’expansionnisme jurassien. Ainsi s’est constituée une communauté autour d’une identité idéalisée peu compatible avec l’esprit prévôtois. Ayant acquis la mainmise sur tous les rouages de la municipalité et des activités sociales, ils ont imposé et renforcé leur influence. Leurs élus se soucient peu du bien de Moutier, c’est inutile. Ils ne veulent qu’une chose : arracher notre cité à la région dont elle est la capitale historique et naturelle, pour en faire une annexe enclavée de leur canton d’origine! Ils ont sapé son socle politique, culturel et social. Ils ont tari ses ressources au point de la soumettre à une quasi-tutelle. Ils ont impunément occupé la rue. Ils ont organisé une litanie de manifestations essentiellement fréquentées par des supporters de l’extérieur mobilisés pour l’occasion. Ils ont fait de la façade de l’Hôtel de ville un support de propagande et un symbole de domination. Ils ont imposé un rapport de force destructeur. Ils ont volé le monument symbolisant l’identité historique de la ville, identité prévôtoise qu’ils lui dénient. A coups d’intimidation, d’exclusion, de népotisme et de clientélisme qui ont conduit à la division et à l’arbitraire, ils ont découragé, voire dissuadé l’opposition. Ils ont grimé Moutier en « république bananière ». Les formes de la démocratie ont survécu (on est tout de même en Suisse), mais son esprit a été bafoué comme nulle part ailleurs dans notre pays. La démonstration la plus récente en a été faite à l’occasion du vote du 18 juin 2017, annulé par la Justice.

Cynisme ou mensonge ? Les deux, mon capitaine !

Un slogan de la campagne séparatiste est « La paix retrouvée ». C’est à la fois cynique et mensonger. C’est cynique puisque ce sont eux, les séparatistes, qui ont déclenché et entretenu le conflit. Ce sont eux qui ont appelé à « continuer le combat » après chaque vote perdu ! Ce sont eux qui empêchent l’abolition des articles annexionnistes de la Constitution jurassienne.

C’est mensonger, puisque ce sont eux qui ont fait du programme de législature de Moutier, un manifeste séparatiste. Ils y ont même inclus le soutien au transfert dans le Jura d’une commune voisine, ce que celle-ci a pourtant légitimement et démocratiquement refusé ! Les séparatistes de Moutier poussent donc ceux du voisinage à poursuivre la lutte avec leurs méthodes antidémocratiques. De plus, leur mouvement a installé son siège chez nous. Il entend faire de notre ville une tête de pont pour la « conquête » de tout le Jura bernois. Séparatisme et conquête ! Beau gage de paix, non ?

Il ne peut pas y avoir de retour à la paix civil avec une idéologie qui a fait de la violence (verbale, matérielle et physique) une arme politique. La paix annoncée n’est d’ailleurs qu’un marché de dupes avec soumission inconditionnelle à la doxa séparatiste. Une pax raurica, variante d’une paix des cimetières. Nous serions « réduits à l’impuissance », prédit un ancien maire. Certains préconisent même pour nous une sorte de « camp de rééducation » avec lavage de cerveau, ingestion du catéchisme et apprentissage forcé de La Rauracienne ! N’en doutons pas, ces promesses-là, elles, seraient tenues. Nous sommes niés aujourd’hui, demain nous serions réduits à néant.

Un avenir meilleur après le séparatisme

En disant NON le 28 mars prochain, nous porterons un coup fatal au séparatisme. La poursuite de sa lutte agressive et ringarde serait largement condamnée. Les politiciens du Jura seront libérés d’un carcan. Chez nous, les élus se soucieront enfin des intérêts et du développement de Moutier. Ils pourront impulser et participer de nouveau à de grands projets régionaux dans un environnement dépassionné et progressiste, ouvert sur le Plateau et sur la Suisse romande.

Les Prévôtois sont fiers de leur ville dans sa Prévôté.

Les Prévôtois sont libres et entendent le rester.

Les Prévôtois disent NON au séparatisme et à une annexion au canton du Jura.

Un acte contre nature

Les séparatistes ont une obsession : arracher Moutier à la région dont elle est la capitale historique et naturelle, pour en faire une annexe excentrée de leur canton d’origine, enclavée par ses voisines de toujours, les communes de sa couronne, la Prévôté qu’elle a engendrée à qui elle doit son nom, et le Jura bernois. L’absurdité géographique serait encore plus évidente sur une carte montrant les voies de communication et les reliefs. Annexée au canton du Jura, Moutier serait bel et bien une enclave (v. carte au verso).

Une aberration géographique

Le canton du Jura est tourné vers la France (géographiquement et économiquement) et Bâle (historiquement). Un temps appelé « Jura germanique » (de par sa dépendance politique), il est catholique et fut parmi les perdants du Kulturkampf. Le « Jura helvétique » historique est aujourd’hui le Jura bernois. Protestant depuis la Réforme, francophone depuis toujours, il est naturellement tourné vers la Suisse, Bienne, Berne, Soleure, Neuchâtel. Il s’est lié depuis des siècles avec des Etats voisins et, notamment, Berne. Alliances militaires, traités de combourgeoisie ont permis à notre région de se soustraire largement au pouvoir du prince-évêque sans se soumettre à l’autorité bernoise.

Une aberration économique

Des changements d’appartenance cantonale se sont faits. La micro-commune de Clavaleyres, petite enclave bernoise dans le canton de Fribourg, a été rattachée à celui-ci par souci de rationalisation (cercle scolaire). Dans le cas de Moutier, on patauge en pleine aberration. On ferait d’un cul-de-sac territorial un centre administratif cantonal et un pôle urbain (sic!) On remplacerait des services administratifs, hospitaliers et scolaires fonctionnels proches de leurs usagers, par d’autres, prélevés dans des communes du canton du Jura qu’ils desserviraient en retour. Pour notre ville, au plus, compensation des pertes d’emplois dues au changement. Aucun gain. Des transferts absolument inutiles, donc, mais pas « gratuits » ! Ils imposeraient, par millions, des coûts organisationnels, financiers, humains, sociaux. De plus, ils sont tellement sous-évalués aujourd’hui, qu’ils ne pourraient jamais être effectivement réalisés. Ajoutons que faute d’un retour possible sur investissement, il s’agirait en fait de dépenses à fonds perdus à la charge des contribuables bernois, prévôtois et jurassiens.

Une aberration historique

Aberration, certes, mais aussi injustice. Contrairement à ce que font croire les dogmes tirés du catéchisme séparatiste, jamais Moutier n’a demandé son transfert au Jura, que ce soit au canton quadragénaire ou, autrefois, au « Jura germanique ». C’est la propagande et l’agitation séparatistes qui ont créé une revendication sans fondement. Ils invoquent une spoliation au profit de Berne dans le cadre du Congrès de Vienne, en 1815. Ils ignorent en fait la volonté des populations d’hier et d’aujourd’hui. A l’époque du Congrès de Vienne, les habitants des districts méridionaux de l’ancien évêché de Bâle ne voulaient ni d’un canton du Jura, ni d’un canton de Bienne. Ils voulaient s’associer à Berne et devenir suisses (v. l’ouvrage « De la crosse à la croix », des historiens jurassiens J.C.Rebetez et D.Bregnard). Avant l’occupation française, les Prévôtois s’étaient constitués en une République de Moutier-Grandval, de 1793 à 1797. Contrairement à la fantoche et fugace République rauracienne, elle était réellement indépendante et intégrait les libertés traditionnelles sans singer les principes révolutionnaires.

Une préférence assumée

Cette préférence pour Berne, les Prévôtois l’ont explicitée sans ambages en 1814. S’adressant au représentant de la République de Berne, leurs délégués écrivaient : « le vœu du pays n’est nullement de former un nouveau canton […], mais pour la réunion à Berne. Les démarches de quelques ambitieux de Delémont et de Bienne, qui aspirent à rendre leurs villes chef-lieu du canton à former, et dont, selon leurs vues, nous devons faire partie, nous ont conduit à cette nouvelle [démarche] » (Charles Frey). On ne peut être plus catégorique, si ? Ils ont renouvelé leur choix lors de toutes les consultations mettant en jeu l’appartenance cantonale de Moutier et de la Prévôté. La répétition de ces votes n’est due qu’à l’acharnement séparatiste à « continuer le combat ». Ils ont toujours perdu sur ce sujet, jusqu’au 18 juin 2017, vote annulé pour irrégularités, fraudes et domiciliations illégitimes.

La décision du Congrès de Vienne n’avait donc rien d’injuste ! Par contre, la revendication séparatiste pour une annexion au canton du Jura est totalement illégitime. Pour cette raison parmi bien d’autres,

les Prévôtois diront NON à l’injustice le 28 mars 2021

Un acte contre nature par l'image.png

17 février 2021