Vote communaliste et fraude électorale

Les séparatistes de Moutier, en perte de vitesse par défaut d’arguments, essaient de faire du bruit sur des chiffres qui seraient erronés. Ils menacent d’un recours au TF. Pourquoi n’y sont-ils pas allés avant ? C’est vrai que privés de démonstrations de figurants importés, privés de tribune dans les beuveries offertes à d’influençables jeunes gens, ils ont de quoi souffrir de vague à l’âme. Ces simagrées ne doivent pas nous faire perdre de vue l’essentiel.

L’an dernier, deux jeunes femmes, depuis domiciliées dans le Jura, étaient prévenues de fraude électorale lors du vote communaliste de juin 2017. Le juge, n’étant pas convaincu de leur intention délictueuse, les a acquittées. Le doute profite à l’accusé, même sous régime bernois. Dommage que le procureur n’ait pas consulté les réseaux sociaux avant l’audience…

Le tribunal a condamné un troisième prévenu. Le cas était patent. Ce dernier n’avait plus qu’une boîte aux lettres à Moutier depuis plusieurs mois. La situation était claire la condamnation justifiée. Ce qu’il faut conclure de ces trois jugements c’est que ces 3 personnes ne devaient pas voter à Moutier le 18 juin 2017.

Mais ce qui est grave c’est que ces domiciliations se singularisaient par des établissements secondaires à un jet de pierre de la ville. La commune de Moutier ne pouvait l’ignorer. La loi fédérale sur l’harmonisation des registres impose depuis plus d’une décennie l’échange d’information systématique et en continu entre communes. Les incohérences soulevées lors des audiences devaient être dépistées instantanément et corrigées. Ces manquements relèveraient-ils d’une pratique systématisée ? Ce subtil subterfuge permettrait de conserver au registre les adeptes de la cause qui ne résideraient pas ou plus à Moutier. S’il fallait y penser, il fallait aussi s’assurer de la complicité des communes de séjour. Pourquoi ces dernières ont-elles renoncé à des ressources fiscales? Une telle astuce appliquée à large échelle permettrait de garder indûment au registre l’inscription de plusieurs dizaines de partisans. Quand la majorité est loin d’être acquise tous les moyens sont bons pour l’obtenir et celui-là en est un.

Ces anomalies ne devraient-elles pas inciter la justice à se pencher sur le fonctionnement de l’administration communale et de sa hiérarchie? L’article 282 du code pénal ne s’appliquerait-il pas à de telles pratiques si elles étaient avérées ? Après le cafouillage injustifiable du bouclement du registre des votants, voilà qu’apparaissent de graves incohérences dans la gestion de la police des habitants. Les services fédéraux les ont-ils au moins perçues ?

Les tricheurs ne sont pas à rechercher dans des erreurs de chiffres mais bien dans la gestion des données liées à l’exercice du droit de vote. Ces nouvelles irrégularités révélées nous confortent dans notre opinion. Le non l’aurait emporté indiscutablement le 18 juin 2017.

Pierre-Alain Némitz, Bévilard

30 janvier 2021