Bêtisier séparatiste
Heureusement il y a - non pas Findus, mais - Evelyne Warpelin. Elle nous manquait, celle-là. A vrai dire, elle manquait surtout à notre bêtiser séparatiste.
Voilà une lacune comblée.
Voilà un magnifique exemple de manipulation et d’enfumage séparatistes.L'auteur signe en tant que syndicaliste, mais tient le discours du partisan qui agite le Gnafron bernois au théâtre Guignol du MAJ.
Après avoir confondu "se gausser" avec "se vanter", il invoque les clichés les plus éculés de la rhétorique séparatiste qu'il a enrichi d'injonctions à l'adresse de la Confédération: empêcher le canton de Berne mu par un "esprit revanchard", d' "appliquer ses fourbes menaces"(sic) en exerçant sa souveraineté et en disposant de ses propres biens, sous prétexte d'un "devoir de réserve" dont ce "syndicaliste" a un souci très sélectif!
Il en appelle bien sûr à la défense du "service public" alors que son canton n'a de cesse de le démanteler chez lui, notamment le système hospitalier. Il est d'ailleurs à contrecourant de sa politique en prétendant que le Jura serait "privé d'un outil fonctionnel et viable" (sans la Prévôté et la vallée de Tavannes?) alors que son gouvernement ferme ses urgences et "restructure" ses sites au profit de celui du chef-lieu! Rappelons que ce même gouvernement n'a pris aucun engagement à propos de notre hôpital. Tout ce qu'il a évoqué, c'est la possibilité de lui attribuer une "mission spécifique". Convainquant, non?
L’auteur simule de l’inquiétude «pour le bien de l'entier de la population prévôtoise» (l'hôpital sert bien au-delà), alors que ce qui lui importe vraiment, c'est l'annexion de la ville au canton voisin, qui ne profiterait qu'à celui-ci.
Le plus sûr moyen d'en finir avec l'hôpital de Moutier serait qu'il tombe entre les griffes de l'H-JU! En cas de malheur, sa privatisation pourrait permettre d’y échapper.
Violente crise d'urticaire de "Moutier ville jurassienne" suite à cet article de Pierre-Alain Némitz (JdJ du 14.07.18):
« Voilà le fond de la doctrine de Moutier-Résiste. Elle sent le rance parce qu'elle a 500 ans d'âge et puise dans les fonds des égouts de la haine confessionnelle. Nous sommes en 2018 et pas en 1518 et les citoyens de Moutier sont Jurassiens depuis une année. Les Chalverat, Winistoerfer, Zuber sont traités d'immigrés par les Némitz, Röthlisberger, Bühler, Piguet et Pozner. Trop, c'est trop ! »
Passons sur la mauvaise foi (ou l’aveuglement de catéchumènes) qui n’admet pas que, en parlant d’immigrés, on puisse faire la part de ceux qui s’intègrent et de ceux qui imposent, par activisme et par entrisme, leur propre identité.
Passons aussi sur leur brillant constat que "Nous sommes en 2018 et pas en 1518". Il est facile de leur rétorquer que nous ne sommes pas non plus en 1815, à ce maudit Congrès de Vienne qui leur aurait laissé une "blessure non cicatrisée".
Passons encore sur l'odeur de "rance" que leurs narines délicates perçoivent quand on évoque la religion comme facteur historique modelant une identité culturelle, mais restent insensibles aux relents nauséabonds de leur doctrine ethniciste.
Un passage est plus intéressant:
"Les citoyens de Moutier sont Jurassiens depuis une année". Dite par l'"héritier" médiatique des pères fondateurs du séparatisme, une telle phrase a de quoi faire se retourner dans leurs tombes lesdits pères! Si les Prévôtois n'étaient pas Jurassiens avant le 18 juin 2017, ça signifie que le "milieu naturel" de Moutier n'est pas le Jura! Être jurassien, ce n'est dans ce cas qu'une simple dépendance administrative (et encore, dans notre cas, sous conditions non réalisées). Rien à voir ni avec l'Histoire ni avec l'identité ni avec la culture, contrairement à ce sur quoi repose l'idéologie séparatiste. Par conséquent, comme nous le prétendons, plus de "peuple jurassien" ni de "Jura historique" un et indivisible? Si la "Question jurassienne" réduite à Moutier n'est pas identitaire, alors qu'est-elle? Ainsi, ce ne serait que pour des motifs bêtement administratifs qu'une secte venue d'ailleurs sème trouble, division et subversion dans notre ville depuis des décennies?
Un record d'imbécilité établi au Valais!
Quand on veut être "bête et méchant", mieux vaudrait avoir le talent des Cavana, Bernier ou Wolinski...
Et tant qu'à parler de résultat "accidentel" d'un scrutin, parlons de celui du 18 juin 2017.
Après les Vadais, halte-là, les Francs-Montagnards sont là. La sollicitude des Jurassiens du nord pour Moutier a quelque chose de touchant. Car ils ne pensent qu'à ça, ces donneurs de leçon: l'intérêt de notre ville. Mieux, ils en savent plus que nous sur elle et ses habitants. Ils les comprennent tellement bien, qu'ils voudraient les guérir d'une maladie aussi honteuse qu'handicapante: l'amour de leur ville, de leur histoire, de leur région, l'attachement à leur identité propre.
Ils savent si bien, nos bienveillants, se mettre à la place des autres. Et ils ne sont pas obligés, ils ne subiraient pas les méfaits qui nous menacent. Ils confondent pour notre bien une abstraction, la Moutier des séparatistes, et une réalité concrète, sa population. Ils en savent, des choses que nous ignorons: les recours ne sont pas fondés (ils les ont lus et relus), les magistrats qui les examinent sont aux ordres (ils ont des preuves, eux), des bandes rétives au "futur étincelant" que promet le maire sèment la violence en ville, abattant et volant des monuments, taguant les façades d'ours, se rassemblant à tout propos sous un drapeau bernois de 64 m2 en hurlant la "Marche de Berne" et en vociférant des slogans en bärndütsch).
Ce qui les caractérise, nos donneurs de leçon, c'est leur sens de la démocratie. Pour eux, rien de plus simple: c'est ce qui donne la majorité au clan séparatiste. Le 18 juin 2017, après six autres votes qui ont donné de "mauvais" résultats, la démocratie, la seule, la vraie, a enfin parlé. Pas question d'y revenir. On pouvait "continuer la lutte" jusque-là, mais désormais, fini de jouer. On ne va pas lâcher son os. Défense de résister. D'ailleurs, il faudrait être fou: on ne résiste pas au bonheur! Et pour ceux qui résisteraient quand même, "qu'ils fassent leurs paquets et déguerpissent", version séparatiste de "la valise ou le cercueil". L'auteur de cette insanité, démocrate viscéral, voudrait chasser de leur ville des Prévôtois depuis des générations au profit de colons nordistes. En d'autres lieux, on appelle ça "grand remplacement". Quand le fanatisme, la bêtise et le cynisme se "cumulent concrètement", on obtient cette prose colonialiste et fascisante.
Nous allons conclure par ce par quoi il aurait fallu commencer, en posant une simple question à ce Taignon: "de quoi j'me mêle?"
Ce "message", ramassis de contre-vérités, de fantasmes, de frustrations "mal vécues" et de menaces tous azimuts, reflète parfaitement les certitudes, la "confiance" et la "sérénité" qu'invoquent en paniquant tous les acteurs séparatistes, du gouvernement jurassien à "Moutier ville jurassienne", en passant par les partis de l'Entente jurassienne et par le maire Winistoerfer.
Voici la contribution exemplaire d'un séparo de base. (En fait, il est secrétaire du MAJ, section de Moutier et environs).
Si l'on se réfère à sa citation, celle-ci serait si féministe qu'elle anticipe le "mariage pour tous" (et surtout "pour toutes") en Suisse. Si elle n'est pas exacte, où est donc l'approximation?
Parlons de ce bilinguisme qu'il considère comme un "mode d'expression" (sic) "en fait dernière étape avant la germanisation définitive".
Quelle est la seule commune de Suisse dont les élèves sont contraints à fréquenter une école dans une langue qui n'est pas la leur? Ce n'est ni Péry, ni Moron, ni Orvin, ni La Ferrière, c'est Ederswiler! Qui les y contraint? Le puriste canton du Jura, aussi acharné à annexer Vellerat puis Moutier, qu'à refuser sa liberté de choix à une localité alémanique!
Quel canton organise-t-il l’enseignement bilingue, avec Bâle ("dernière étape avant la germanisation")? Le Jura, où les Männerchors doivent être interdits... sauf à ouvrir et clore leurs concerts par la guerrière "Rauracienne".
Rappelons en passant que selon Roland Béguelin, Moutier devrait être bilingue depuis 20 ans au moins. Quant au reste du Jura bernois, il devrait déjà être totalement germanisé. Définitivement. L'idéologue séparatiste mérite bien, lui aussi, une place dans ce bêtiser.
1 janvier 1970