Un futur étincelant
Donc, qui participe à un tournoi de lutte (suisse) n’est pas jurassien! Qui porte une «chemise edelweiss» (sic) n’est pas jurassien! Qui assiste à une fête de musiques folkloriques, même à Corban (canton du Jura), ne peut être jurassien! Qui ne marche pas sur Moutier pavillon au vent et n’envahit pas la ville en barbare, n’est pas jurassien. Qui n’assourdit pas les Prévôtois de «La Rauracienne», n’est pas jurassien. Qui n’a pas toujours fidèlement suivi le catéchisme séparatiste est privé à jamais du droit de se référer à la «liberté», au «Jura», au «peuple jurassien», marques déposées du MAJ et de ses spin-off. Qui ne se rend pas aux grand-messes séparatistes, est expulsé du jardin d’Eden jurassien pour insoumission. Qui aimerait remplacer une statue détruite par des iconoclastes séparatistes est un réactionnaire, pas un Jurassien. Diable, il faut adorer les bonnes idoles, pas celles qui évoquent la Suisse et son Histoire. C’est que dans le Jura on a des valeurs! Des vraies, jalousement gardées, parait-il, par une «jeunesse jurassienne» qui se reconnaitra ou non. Un parti politique qui usurperait ces «vraies valeurs» n’a ni à s’exprimer, ni à faire campagne. «Chacun est libre de penser [quelle tolérance!] et de faire ce qu’il veut [belle générosité!]», certes, «mais» en s’en tenant au bréviaire. Pas de place dans ce canton pour les mécréants.
En attaquant l’UDC Jura, c’est bien le message que fait passer Romain Koller, de Bellelay (Saicourt), Jura bernois. Il ne caricature pas, il est sincère et réaliste. Car il évoque en fait l’ordinaire du séparatisme, un ordinaire incrusté dans la vie du canton du Jura. Voilà le «futur étincelant» qu’a promis leur maire nominal aux citoyens de Moutier. A bon entendeur.
27 octobre 2020